« Menrad est kabyle. Ce n'est pas de sa faute. Il connait les Français depuis son jeune âge.
Les premiers furent les gendarmes. Lorsqu'ils apparaissaient, il se sauvait à la djema avec les autres gamins. Puis, ils se rassuraient tout en voyant l'amin, revenaient se poster à une distance respectueuse, prêts à disparaître au moindre danger... À cette époque-là, il n'avait jamais vu le chef suprême, l'administrateur, dont le nom était constamment à la bouche de l'amin pour effrayer les mauvais sujets. Mais il le craignait quand même, comme il craignait tous les roumis. »
Mouloud FERAOUN, Le Fils du Pauvre
« ...Le fils du pauvre, roman fondateur de la littérature maghrébine de langue française, a connu un destin bien singulier...
Si Mouloud FERAOUN est un des grands pionniers de cette littérature maghrébine de langue française, cela ne tient pas simplement à une question de chronologie. C'est parce que chez lui, plus encore que chez le marocain Ahmed SEFRIOUI ou d'autres écrivains maghrébins, même plus précoces, qui commencent à publier aux abords du milieu du XX siècle, il y a pour la première fois dans le Maghreb colonisé un projet d'écriture déterminé, véritablement programmatique. Il s'agit bien en l'occurrence de fonder une littérature originale se démarquant des écritures exotiques et à fortiori des écritures coloniales produites par des écrivains français qui s'étaient saisis jusque-là du référent maghrébin. Å vrai dire, il faut parmi ces derniers, faire une place à part aux écrivains de l'école d'Alger comme CAMUS ou ROBLES qui avaient justement incité des contemporains comme FERAOUN à faire entendre cette parole. »
Mouloud Feraoun - Le fils du pauvre - Fondaction Mouloud Feraoun
ISBN:
9789931989318
Nombre de pages :
212
Date de parution:
2023
Edition:
Fondaction Mouloud Feraoun